Jason Joy Berry a plaidé coupable vendredi dernier de complot en vue de distribuer et d’importer du fentanyl aux États-Unis, entraînant des blessures graves et la mort devant un tribunal de Fargo, dans le Dakota du Nord. La Drug Enforcement Agency américaine a pu établir un lien direct entre la drogue exportée par Berry et 15 overdoses, dont quatre mortelles. Ce trafiquant international et ses complices ont également importé aux Etats-Unis au moins 400 grammes de fentanyl et 100 grammes d’une substance similaire, selon les autorités américaines. Image gentille
Vue aérienne de l’établissement correctionnel de Drummondville, d’où il a continué à faire le trafic de cet opioïde vers les États-Unis.
Le Montréalais de 39 ans risque au moins la prison à vie en raison de ses antécédents de drogue. Il apprendra sa peine en janvier prochain. “Jason Berry faisait partie d’un réseau de trafic de fentanyl qui a contribué à l’épidémie d’opioïdes dans nos communautés”, a déclaré le procureur général adjoint Kenneth A. Polite Jr. Berry est détenu aux États-Unis après son extradition du Québec en janvier 2021. Il était alors au pénitencier à sécurité maximale de Donnacona parce que les autorités carcérales craignaient qu’il ne s’évade. Vivre hors de prison Condamné à quatre ans de prison pour production de cannabis en 2010, Berry était en liberté conditionnelle lorsqu’il a été arrêté pour avoir exploité le premier laboratoire de fentanyl démantelé au Québec en 2013. Au cours de sa brève période de liberté, Berry avait mis en place un commerce d’opioïdes, où le fentanyl chinois était exporté au Canada puis se dirigeait vers les États-Unis. Il a même poursuivi ses activités derrière les barreaux de la prison de Drummondville, où il a été incarcéré en 2013. Il avait alors réussi à se procurer illégalement un téléphone portable à partir duquel il pouvait continuer ses ventes en ligne. Il a utilisé le « dark web » pour écouler son stock de comprimés de fentanyl aux États-Unis. Complice Un autre détenu de Drummondville, Daniel Vivas Ceron, s’est joint à lui pour faire prospérer leur commerce illégal. Bien que Berry ait finalement été transféré au pénitencier de Donnacona, il a réussi à obtenir un autre téléphone et à continuer à gérer l’entreprise avec Vivas Ceron jusqu’à la mi-2015. Ces trafiquants dirigeaient alors un groupe de « fabricants de tablettes, distributeurs, transporteurs, collecteurs d’argent, etc. », peut-on lire dans le plaidoyer de culpabilité de Vivas Ceron, en juillet 2019. L’homme de 41 ans a été acculé par des agents doubles américains et arrêté peu après sa sortie de prison en 2015. La justice américaine a inculpé dans cette affaire une vingtaine d’autres personnes, dont des Canadiens, des Chinois et des Américains. – Avec Nicolas Brasseur, Bureau de recherche Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.