Au camping Le Floride-L’Embouchure, ce mardi matin, la piscine est pleine à débordement. La file d’attente pour les toboggans est toujours pleine et il n’y a plus de transat gratuit sur la plage. Difficile de croire que la veille au soir, le spectacle de danse tahitienne – qui se produit depuis plusieurs années – a tourné au drame. « Lors d’une partie du spectacle, un danseur fait une chorégraphie aux flambeaux, explique Sylvie Michel, responsable du camping. Alors qu’il était encore en coulisses, suite à une panne de matériel, un liquide inflammable a été versé sur le danseur. Il a été grièvement brûlé et l’endroit a pris feu”.
“C’était clairement une panique !”
Sur la scène du camping où l’homme en flammes est soudainement apparu en hurlant la veille, les spectateurs allaient et venaient, s’arrêtant souvent un instant pour essayer de comprendre comment cela avait pu arriver. A côté du snack, au fond de la salle où près de 500 spectateurs s’étaient réunis la veille, Karine s’est assise avec son mari et son fils : « Hier, nous nous sommes assis à la même table. Nous n’avons pas vraiment vu ce qui se passait dans la scène, mais tout à coup nous avons entendu un homme crier. Puis les gens ont paniqué. Certains essayaient de faire venir au plus vite les enfants qui étaient pour la plupart assis au pied de la scène, d’autres criaient “Où sont les extincteurs ? Apportez-lui des extincteurs !” Il était clairement en panique !” L’ordre est alors donné d’évacuer 800 vacanciers sur les 1 800 actuellement hébergés. Karin et son mari courent chercher leur fils et passent le mot à leurs voisins. “On n’a pas vraiment vu ce qui se passait sur les lieux, mais soudain on a entendu un homme crier”, racontent Karine et son mari David. Philippe, personne ne l’a prévenu. Il est arrivé il y a une dizaine de jours de Valenciennes, il attend que quelqu’un du camping parle, le rassure : « Je n’ai pas été prévenu de ce qui s’est passé la nuit dernière. » Il n’y a pas eu de sirène. Rien. C’est étrange quand on est encore au milieu des pins, je me dis que j’aurais pu brûler dans ma caravane. Posté devant l’accueil où s’est formé un petit groupe de vacanciers mécontents, un couple nimois n’est pas fâché : “Si notre fille de 15 ans ne nous avait pas réveillés, personne ne serait venu nous dire d’évacuer », fulmine la mère de trois autres bambins. “C’est fou qu’avec tous ces incendies, des spectacles comme celui-ci soient encore organisés. Ils nous disent non au barbecue, mais jouer avec le feu, c’est bien. Je ne comprends pas…”, enchérit sa compagne. Le jeune danseur grièvement brûlé a été transporté par avion à Purpan. Agé d’une vingtaine d’années, il s’est retrouvé, ce mardi après-midi, entre la vie et la mort. Les trois autres blessés ont été transportés à l’hôpital de Perpignan. Au total, 24 personnes ont été soignées du jour au lendemain.