Selon le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial, David Beasley, ces 100 000 personnes sont au bord de la famine, sans aussi eau ni chauffage. “La situation à Marioupol reste aussi grave qu’elle peut l’être. “Juste inhumain”, a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans son discours quotidien. Quant au nombre de morts, “Mariupol peut être dix fois Borodyanka”, un site près de Kiev qui a été détruit par des bombardements et le théâtre d’abus présumés pendant son occupation, a déclaré le président ukrainien. M. Zelensky et la procureure générale ukrainienne, Iryna Venediktova, avaient précédemment déclaré que la situation à Borodianka était pire qu’à Boutcha, où de nombreux corps de civils avaient été retrouvés après le retrait des troupes russes. Quant à la capacité de résistance des forces ukrainiennes encore présentes à Marioupol, elle est très difficile à évaluer. Les Russes clament depuis plusieurs jours qu’ils tiennent la ville portuaire, ce que les Ukrainiens contestent, estimant qu’ils sont restés des poches de résistance. Selon des sources militaires occidentales, il y a sept jours, il y avait encore 3 000 soldats ukrainiens à l’intérieur de Marioupol, en position défensive, notamment dans une aciérie équipée de souterrains profonds. Les Ukrainiens visitaient le sud-ouest et l’est de Marioupol, en particulier le port et l’usine métallurgique d’Azovstal, selon l’Institut d’études sur la guerre (ISW). Le ministère russe de la Défense a demandé dimanche à ces derniers combattants fortifiés dans le complexe métallurgique d’arrêter les combats dimanche à 17 heures. Heure de France et évacuer les lieux avant midi. Outre cette poche de résistance, “tout le territoire de la ville de Marioupol a été débarrassé des combattants de la formation nazie Azov, des mercenaires étrangers et des soldats ukrainiens”, a-t-il précisé. A notre connaissance, Kiev n’avait pas encore répondu à cet appel à déposer les armes. Des habitants du quartier passent devant un immeuble d’appartements qui a été endommagé lors du conflit Ukraine-Russie dans le port sud de Marioupol, en Ukraine, le 15 avril 2022. ALEXANDER ERMOCHENKO / REUTERS