par Julien Ponthus PARIS (Reuters) – Société Générale a annoncé mercredi une perte au deuxième trimestre inférieure aux attentes, le dynamisme de ses activités de banque de détail et de marché ayant compensé l’impact de la vente de sa filiale russe Rosbank. La troisième banque française par capitalisation, qui avait averti que la vente de ses activités russes à Interros Capital lui coûterait environ 3,3 milliards d’euros, a également annoncé de nouveaux objectifs financiers pour 2025. La SocGen, qui a entamé un processus pour trouver son prochain PDG pour succéder à Frédéric Oudéa, dit avoir affiché une perte nette de 1,48 milliard d’euros au deuxième trimestre, là où les analystes tablaient sur une perte d’environ 2 milliards d’euros. Parallèlement, la banque a confirmé le lancement d’un programme de rachat d’actions de 915 millions d’euros. En bourse, l’action Société Générale s’est ouverte de plus de 4 %. “Ce sont clairement d’excellents résultats, avec les bonnes nouvelles de la Bourse et des objectifs ambitieux mais atteignables”, souligne Jérôme Legras, directeur de la recherche chez Axiom Alternative Investments. A 7,06 milliards d’euros, son produit net bancaire a également été supérieur aux attentes, tandis que ses charges, supérieures aux attentes, ont néanmoins permis à la banque de dégager un résultat positif. Dans l’activité de marché, le chiffre d’affaires progresse de 23,3 % à 1,52 milliard d’euros, avec un bond de 50 % sur les taux, le crédit et le change. Dans la banque de détail, les revenus progressent de 8,5 % en France et de 12,7 % à l’international. Au niveau du groupe, la banque affiche un rendement des fonds propres (ROTE) de 10,5 %, un niveau que SocGen souhaite maintenir jusqu’en 2025. “Cette dynamique et cette performance nous rendent confiants à la fois à court terme, dans un environnement sans doute plus incertain, et à moyen terme”, a déclaré Frédéric Oudéa, PDG de SocGen, selon un communiqué. “D’ici 2025, (…) nous confirmons notre capacité à délivrer un rendement de 10% sur la base du cœur de cible du premier palier de 12%, tout en maintenant une politique de distribution attractive pour nos actionnaires”, a-t-il ajouté. À LA RECHERCHE D’UN NOUVEAU PDG D’ici 2025, SocGen vise également un coefficient d’exploitation inférieur ou égal à 62 %, ainsi qu’un taux de distribution de 50 %. En mai dernier, la banque avait annoncé avoir finalisé la vente de ses activités russes suite à la guerre en Ukraine et aux sanctions occidentales visant Moscou. Au même mois de mai, lors de l’assemblée générale des actionnaires de SocGen, Frédéric Oudéa surprend la communauté financière en annonçant qu’il ne briguera pas le renouvellement de son mandat à la tête de la banque en mai 2023. Le président du conseil d’administration du groupe, Lorenzo Bini Smaghi, a ensuite indiqué que le nom du successeur de Frédéric Oudéa serait connu cet automne. Le choix du prochain PDG est une décision du conseil d’administration, mais Frédéric Oudéa a privilégié une nomination interne pour diriger la banque pour les dix à quinze prochaines années. Les rumeurs sur son successeur tournent autour de Sébastien Proto, qui dirige actuellement la fusion des réseaux de banque de détail de SocGen en France, et de Slawomir Krupa, responsable de la banque de financement et d’investissement (BFI). D’anciens noms de la SocGen sont également évoqués, comme Philippe Heim, le patron de la Banque postale, Jean-Pierre Mustier, l’ancien directeur général d’Unicredit ou encore Jacques Ripoll, qui vient de quitter le Crédit agricole. , sans que des faveurs lui soient accordées. . De son côté, BNP Paribas a publié vendredi dernier des résultats au deuxième trimestre meilleurs qu’attendu grâce à une réduction des provisions pour créances douteuses malgré le ralentissement économique et une forte activité dans les activités de marché comme la banque de détail. (Reportage par Julien Ponthus et Ingrid Melander ; édition française par Matthieu Protard ; édition par Jean Terzian et Nicolas Delame)