“Les infractions qui seront retenues pourront être caractérisées comme un meurtre ayant précédé, accompagné ou suivi un autre crime, (…) consistant en des actes de torture et de brutalité”, a déclaré lors d’une conférence de presse le procureur de la République Loïc Abrial, précisant que le une enquête médico-légale sera confiée à un enquêteur du Centre de criminalité d’Orléans.

“De nombreuses blessures et fractures”

Le procureur a requis la détention provisoire du mari de la victime et de sa deuxième compagne, également enceinte. Ils sont tous deux de nationalité sénégalaise. La victime est décédée mercredi à l’hôpital de Montargis après avoir été retrouvée inconsciente à son domicile. Agé de 31 ans et de nationalité française, il a subi “de nombreuses blessures et de nombreuses fractures”, notamment au visage, selon Loïc Abrial. “La cause de sa mort était un traumatisme crânien sévère (…) probablement après plusieurs coups à la tête. Ce traumatisme crânien est également associé à un traumatisme cervical antérieur, qui pourrait être la conséquence de gestes d’étranglement”, a expliqué le procureur, citant la première preuve de l’autopsie.

Un appartement « insalubre », des mecs « rachitiques »

“Certaines des blessures retrouvées s’apparentent à des actes de torture et de brutalité. Les nombreuses lésions sont d’âges différents (…) et ont été retrouvées sur tout le corps”, a-t-il ajouté. La petite fille que portait la victime était “presque née” et “viable” et “sa mort semble être liée à celle de la mère”, selon le parquet. Lors de leur intervention, les policiers ont constaté que l’appartement était “insalubre”. Les trois enfants du couple, âgés de 5, 3 et 2 ans, ainsi que l’enfant de 3 ans du deuxième partenaire, avaient une “apparence éraflée” et un “état sale”. Les quatre enfants ont été temporairement placés en famille d’accueil.

“Aucun signe avant-coureur”

Lors de ses auditions, le mari de 35 ans a reconnu s’être disputé avec la victime, “mais a nié toute intention de tuer”, selon le procureur. “Il a tenté de se débarrasser de la mort de sa femme et du manque de soins pour les enfants. (…) Il a également tenté de faire porter le drame à sa deuxième compagne, également présente au logement lors des événements. Ce dernier a été a contesté toutes les charges retenues contre elle”, a expliqué Loïc Abrial Le mari n’était déjà connu de la justice que pour des délits routiers. Le parquet a affirmé qu’aucun “signe annonciateur de violences” n’avait “attiré l’attention (…) de toutes les autorités susceptibles de dénoncer la situation”.