Ces derniers mois, il aurait passé d’innombrables heures sur des sites Web, fréquenté des groupes de médias sociaux privés et participé à des forums de discussion radicaux. Il voulait renoncer à sa citoyenneté canadienne lorsqu’il a brûlé son passeport à l’aéroport de Montréal en 2018. Rappelons qu’Abdulla Shaikh a été déclaré non responsable criminellement pour cause de troubles mentaux par le tribunal dans cette affaire.

Un “pistolet fantôme”

Le matin du 4 août, il se trouvait avec une arme automatique légère ressemblant à un modèle Tec-9 ou Uzi, munie d’un chargeur de 9 mm de grande capacité, lorsqu’il a été abattu par l’équipe d’intervention du Service de police de la Ville de Montréal. Il semble que l’arme en question était ce qu’on appelle une arme fantôme parmi la police car elle aurait été assemblée par le suspect lui-même. Les enquêteurs pensent qu’il a peut-être acquis les connaissances nécessaires pour trouver les bonnes pièces et les assembler dans une arme mortelle en recherchant sur Internet et dans des forums de discussion radicaux ou même en se rendant sur le dark web. Selon l’ancien policier André Gélinas, la plupart des pièces d’une arme à feu peuvent être achetées au comptoir sans permis de port d’arme. Le pistolet fantôme, la partie principale est faite à la main. Mais toutes les autres pièces qui l’entourent, en métal, les choses qui lui permettent de fonctionner, c’est-à-dire le canon, la culasse, le chargeur, etc., ce sont toutes des pièces non réglables. Donc, les gens peuvent les obtenir sans nécessairement avoir un permis de port d’arme, explique le sergent à la retraite et expert en armes à feu. « L’assemblage d’une arme à feu est très facile. De nombreux tutoriels sont disponibles en ligne. La fabrication des composants nécessite un savoir-faire. Mais si vous les avez tous en votre possession, c’est un jeu d’enfant de les assembler pour assembler l’arme. » — Une citation d’André Gélinas, sergent à la retraite du SPVM

Lacune dans la facture ?

Je suis moi-même propriétaire d’armes à feu et membre d’un club de tir. Si ma femme veut m’offrir un cadeau et m’acheter un nouveau chargeur, elle peut aller sans problème dans une armurerie, a dit M. Gélinas en exemple. La vente au comptoir de la plupart des pièces d’armes à feu échappe à la facture. Le 19 août, l’entrée en vigueur anticipée de certaines dispositions du projet de loi C-21 du gouvernement libéral fédéral signifiera qu’il sera interdit d’importer des armes à feu au Canada. C’est ce qui tombe entre les mailles du filet du projet de loi C-21. La vente, l’importation, le transport et l’achat d’une arme seront interdits, mais les pièces qui composent l’arme pourront être vendues légalement sans permis d’armes à feu, a ajouté André Gélinas, sergent du SPVM à la retraite et ancien instructeur de tir. Rappelons qu’Abdulla Shaikh a été tué par l’Équipe d’intervention du SPVM après avoir tiré au moins deux fois sur les policiers qui l’avaient encerclé pour l’arrêter au Pierre Motel de Saint-Laurent.