Le Jihad islamique palestinien dans la bande de Gaza et Israël ont repris samedi leurs échanges de tirs, qui ont déjà fait une dizaine de morts palestiniens, la pire flambée de violence entre les deux ennemis depuis la frappe de l’an dernier. A 8h30 heure locale (05h30 GMT), alors que les roquettes continuaient de retentir dans les villes israéliennes bordant le territoire palestinien bloqué, la ville de Gaza était paralysée, les rues désertes et les magasins fermés, selon un journaliste de l’AFP sur place. VOIR AUSSI – Moyen-Orient: nouvelle flambée de violence entre Israël et Gaza À lire aussiIsraël relance la colonisation, attisant les tensions L’armée israélienne poursuit ses frappes à travers l’enclave, ciblant des sites appartenant au Jihad islamique, y compris la fabrication d’armes, a-t-il dit. Quinze militants ont été tués dans les raids qui ont commencé vendredi après-midi, a indiqué l’armée, tandis que les autorités de Gaza ont fait état de 12 morts, dont une fillette de cinq ans, et de plus de 80 blessés. Les bombardements depuis Gaza se sont également poursuivis, sans faire de victimes ni de dégâts, selon l’armée. La branche armée du Jihad islamique, les Brigades Al-Qods, a déclaré vendredi après que plus de 100 roquettes ont été tirées sur le territoire israélien qu’il ne s’agissait que d’une “première réponse” au meurtre d’un de ses dirigeants lors d’une frappe israélienne. Une batterie de défense israélienne qui fait partie d’Iron Dome, un système conçu pour intercepter les roquettes tirées depuis Gaza. JACK GOOSE / AFP Dans la nuit, les forces israéliennes ont également arrêté 19 membres du Jihad islamique, une organisation islamiste considérée comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne, en Cisjordanie, territoires occupés par l’État hébreu depuis 1967.

Médiation égyptienne

C’est l’arrestation en début de semaine d’un chef du groupe en Cisjordanie occupée qui a conduit à cette nouvelle confrontation armée. Les autorités israéliennes ont dit craindre des actions de représailles depuis Gaza, une petite enclave gouvernée par le mouvement islamiste Hamas et où le Jihad islamique est bien enraciné, et ont lancé une “frappe préventive”. Il s’agit du pire conflit entre l’Etat juif et des groupes armés à Gaza depuis la guerre de 11 jours en mai 2021, qui a fait 260 morts côté palestinien, dont des combattants, et 14 morts en Israël, dont un soldat, selon des sources locales. les autorités. . Lire aussi Pierre-André Taguieff : « Accuser Israël d’apartheid, c’est de la propagande islamique de gauche » L’Egypte, intermédiaire historique entre Israël et les groupes armés à Gaza, tente une médiation “pour calmer la situation et préserver des vies et des biens” et pourrait accueillir une délégation du Jihad islamique ce samedi, a-t-il précisé. Des responsables égyptiens à l’AFP à Gaza. Cependant, un porte-parole de l’armée israélienne a rapidement démenti ces commentaires, indiquant que l’armée “ne négocie pas actuellement un cessez-le-feu”.

“Sans relâche”

Après les premiers raids, le Jihad islamique a accusé l’État juif de “déclencher une guerre”. “L’ennemi sioniste a commencé cette agression et doit s’attendre à ce que nous combattions sans pitié”, a déclaré son secrétaire général, Ziad al-Nakhala, dans une interview accordée à la chaîne de télévision libanaise Al-Mayadeen à Téhéran, la capitale iranienne. “Israël a mené une opération antiterroriste coûteuse contre une menace immédiate”, a déclaré vendredi à la télévision le Premier ministre israélien Yair Lapid, accusant le groupe armé d’être “un agent de l’Iran qui veut détruire l’Etat d’Israël et tuer des Israéliens innocents”. . “Nous ferons tout ce qu’il faut pour défendre notre peuple”, a-t-il déclaré. La Ligue arabe a dénoncé samedi dans un communiqué une “agression israélienne féroce”, tandis que la diplomatie jordanienne “a souligné l’importance de mettre un terme” à cette “agression”. Lire aussi Palestine : Mahmoud Abbas s’accroche au pouvoir En 2019, la mort d’un commandant du Jihad islamique dans une opération israélienne avait déclenché plusieurs jours d’échanges de tirs meurtriers entre le groupe armé et Israël. Le Hamas, qui a combattu l’État juif dans quatre guerres depuis sa prise de pouvoir en 2007, avait gardé ses distances avec le conflit. Depuis 2007, Israël impose un blocus strict à Gaza, une enclave de 2,3 millions d’habitants minée par la pauvreté et le chômage. Les pompiers interviennent après une frappe israélienne à Gaza le 5 août. MOHAMED ABED / AFP Ces derniers jours, Israël a déployé des renforts près de l’enclave et a ordonné mardi la fermeture des points de passage frontaliers, forçant des milliers de Gazaouis titulaires d’un permis de travail israélien à rester chez eux. Les livraisons de diesel à la seule centrale électrique de Gaza ont été bloquées et « ont cessé (de fonctionner) en raison d’une pénurie », a annoncé samedi la compagnie d’électricité. Lire aussi Palestine : procès « masqué » pour les assassins de Nizar Banat Environ 50 personnes qui quittent habituellement l’enclave quotidiennement pour se faire soigner ont également été touchées, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). VOIR AUSSI – Raids à Gaza : opération contre une “menace immédiate”, selon le Premier ministre israélien