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                  Le tueur présumé vivait avec ses parents dans cet immeuble de Laval. 	                

Malgré son « déni complet » de sa maladie et « ses antécédents de non-observance des traitements », la CETM a jugé en mars dernier qu’une libération conditionnelle était appropriée dans son cas. Cependant, il semble que Shaikh n’ait pas honoré ses conditions – y compris le maintien de la paix – car les autorités le soupçonnent d’être responsable de trois meurtres gratuits commis en 24 heures, à Montréal et à Laval. La police l’a retrouvé hier matin dans un motel de la région de Saint-Laurent. Photo de Martin Alaie
Lorsque des agents du GTI ont tenté de pénétrer dans sa chambre, le suspect aurait tiré deux coups de feu dans leur direction, selon nos informations. La police n’aurait d’autre choix que d’ouvrir le feu à son tour, tuant Cheikh sur le coup. “Quand j’ai entendu les coups de feu, je me suis simplement allongé par terre”, a déclaré Gustavo Camara Gomez, qui séjournait dans le même motel. Les démêlés du jeune homme avec la justice ne datent pas d’hier. En 2016, il a été accusé d’avoir frappé, menacé et agressé sexuellement un ex-mari dans un parc de Laval. Son procès devait avoir lieu en janvier. Selon des documents consultés par notre Bureau d’enquête, Shaikh obligerait la jeune femme à lui faire une fellation. Lorsque la plaignante a tenté de s’enfuir, il l’aurait poursuivie en disant : “Si tu vois la police et que je vais en prison à cause de toi, crois-moi, je vais envoyer quelqu’un chez toi pour te faire mal.” . Quelques semaines plus tard, Shaikh aurait rejoint la jeune femme chez elle en pleine nuit pour lui jeter un verre d’eau au visage. “Lorsque nous avons appris la nouvelle [de sa mort], nous avons été tristement soulagés. C’est triste”, a déclaré hier un de ses proches. Depuis ces événements, Shaikh est sous le coup d’une interdiction d’armes. “Il était fou, absolument fou”, a déclaré une source bien informée qui a requis l’anonymat. Il pouvait appeler des proches à 3 heures du matin en pleine crise. » C’est lors d’un de ses délires, à l’été 2018, qu’il s’est rendu à l’aéroport Montréal-Trudeau pour y brûler son passeport avec une bougie. Après une évaluation psychiatrique, il a été déclaré non coupable d’avoir empêché, interrompu ou entravé le fonctionnement d’un aéroport. -Avec Michaël Nguyen, Frédérique Giguère, Laurent Lavoie, Nicolas Brasseur et Maxime Deland, Agence QMI LES TROIS VICTIMES Image gentille

                  André Fernand Lemieux 64 ans 	                

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                  Mohamed Salah Belhaj48 resp. 	                

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                  Alex Lévis-Crevier 22 ans 	                

Son parcours psychiatrique

juin 2018 Première hospitalisation. Il est incohérent et désorganisé. Il prétend s’être empoisonné avec du saumon. Aucune coopération. juillet 2018 Événement à l’aéroport. En trois jours, il parut six fois sur place. A chaque fois il se fait expulser. Là, il brûle son passeport avec une bougie. Accusé de conduite désordonnée. novembre 2018 Il a été déclaré non responsable pénalement par la juge Joëlle Roy, qui a ordonné sa détention stricte. Janvier 2019 Première audition de la Commission d’examen des troubles mentaux (CETM). Il refuse le médicament. Réservation maintenue, mais avec possibilité de sortie. Avril 2019 Une prise de sang prouve qu’il ne prend pas ses médicaments. Il nie sa maladie. Juin 2019 Deuxième audience CETM. Risque important de dangerosité, mais liberté conditionnelle recommandée et obtenue. Décembre 2019 Il refuse de coopérer avec la clinique externe. Il a été transféré chez un nouveau psychiatre. Mai 2020 Arrêt de la médication. Juin 2020 Réhospitalisation pour comportement à risque. Irritable, dédaigneux et agressif avec le personnel. Septembre 2020 Troisième audience CETM. Elle pointe un pistolet imaginaire sur sa tempe, regardant le psychiatre. Ils disent que c’est un menteur. Réservation ordonnée, avec possibilité de sortie. janvier 2021 Quatrième audience CETM. Libération conditionnelle recommandée par le psychiatre, qui ne peut confirmer que son patient prendra ses médicaments. Sa mère veut s’occuper de lui. On dit qu’il est méfiant et capable de camoufler ses symptômes. Il trompe d’autres patients pour qu’ils ne prennent pas leurs pilules. Malgré une liste de 20 faits troublants, la CETM le libère sous condition. « En l’absence de contexte et/ou de suivi, cette formation [de la CETM] est convaincu de la possibilité que le comportement criminel de M. entraîne un préjudice physique ou psychologique. Il est également clair pour le comité que le préjudice qui pourrait être causé pourrait être grave. » « La Commission conclut que l’accusé présente toujours, en raison de son état mental, un risque important pour la sécurité du public, mais considère que ce risque est suffisamment maîtrisé si la mise en liberté de l’accusé fait l’objet d’un contrôle et d’une surveillance. » Mars 2021 Obtenir une ordonnance de prise en charge pour soigner l’accusé contre son gré. Il nie sa maladie. Juillet-Août 2021 Ré-hospitalisation. Il parle tout seul. Il agit comme s’il était avec un être imaginaire. Comportement agressif si contrarié. Mars 2022 Jeudi audience du CETM. Commencez l’autocritique. Minimiser ses problèmes de comportement. Imprévisible. Libération conditionnelle confirmée.