• À lire aussi : Il y a 40 ans, le Canada était rétabli sans le Québec Il n’est pas exagéré de dire que le Canada a été rétabli grâce à un coup d’État sans effusion de sang. Camisole de force Ce coup d’État a été précédé d’une supercherie sans précédent dans notre histoire moderne. Lors du référendum de 1980, Trinto promet au Québec un vague renouvellement du fédéralisme. La seule façon raisonnable d’interpréter son engagement était de supposer que les Québécois, en échange de leur adhésion au Canada, seraient davantage entendus et respectés. C’était tout le contraire. L’Assemblée nationale du Québec, quel que soit le parti au pouvoir, n’a jamais ratifié la constitution et n’est pas à la veille. Qu’est-ce que cela vous ferait d’être lié par un contrat que vous n’avez jamais signé ? C’est pour cela que nous vivons. La nouvelle constitution contient cette charte des droits et libertés qui étend et consacre les droits individuels, notamment pour neutraliser au maximum la revendication des droits collectifs. C’est celui qui a servi de base à toutes les contestations que la Loi 101 a sans mordant et pour contester aujourd’hui la Loi sur la laïcité. Cette constitution, en plus de donner d’énormes pouvoirs à des juges non élus, facilite l’empiètement sur les compétences provinciales en échange d’un droit de retrait avec compensation financière. Traduction spécifique : si je te paye, disons Ottawa dans une province, on fera comme si tes droits constitutionnels n’existaient plus, d’accord ? L’historien Frédéric Bastien, qui peine actuellement à faire porter toute l’affaire devant les tribunaux, a également constaté que le chef de la Cour suprême discutait avec le gouvernement fédéral en même temps qu’il se prononçait sur les objections provinciales.
s’arrête Dans ce régime politique, le déclin du Québec français est inévitable, implacable, froidement planifié. S’il y reste, c’est la marginalisation, le vestibule de l’assimilation. Trois lecteurs illustrent trois visages de notre drame national. M. Roger Goyette m’écrit qu’il ne faut pas croire que « la situation linguistique de Montréal représente la situation linguistique de tout le Québec. » Avec tout le respect que je lui dois, M. Goyette ne voit pas que ce ne sont pas les régions éloignées qui dictent l’avenir des sociétés modernes, mais ce qui se passe dans les métropoles et leurs banlieues. C’est peut-être désagréable de l’entendre, mais ça l’est. Il y a un manque de recul qui confine à l’inconscient. Joël Martin le formule ainsi : « Selon vous, la mèche séparatiste doit être relancée. […], avec tout ce que cela implique, pour sauver le Québec français ! » Pour lui, l’épreuve française ne vaut pas le moindre risque. Peur, plus de peur, plus de peur. Dit Dany Couture : “Quoi qu’on veuille, le Québec aime être un harakir vivant au Canada. Nous sommes un peuple vaincu à jamais…” Inconscience, peur et résignation. Ne sommes-nous pas meilleurs que cela ?