« Ça en fait un de moins, c’est ça que je me dis ! » laisse tomber Claude Dufresne, qui a dénoncé le criminel à la police. Le Longueuillois était loin de se douter de l’identité véritable d’un certain « Fred » quand ce dernier l’a contacté pour la première fois via un groupe Facebook de naturisme, vers la fin de février. Disant partager ce loisir, l’inconnu lui proposait de planifier une rencontre avec sa conjointe et ses enfants à Montréal. Mais, en message privé, il lui précise que d’autres activités en marge d’un apéro sont possibles, « s’il est ouvert d’esprit ». Pressentant une affaire louche, Claude Dufresne décide de jouer le jeu, malgré ses réticences. Mis en confiance, « Fred » prétend que des enfants de 9 à 22 ans – dont ses propres fils – prendront part à des activités sexuelles ce jour-là.  Le correspondant de Claude lui envoie ensuite des photos de « ses garçons » nus, et demande à voir des photos de ses fils en contrepartie. « C’est là que j’ai dit à ma copine “je pense que j’en ai assez, on va faire un rapport de police” », raconte sobrement M. Dufresne. Coopération internationale C’est le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) qui recueille le témoignage de Claude et les incriminantes captures d’écran des conversations avec « Fred ». Le Journal a pu consulter ces messages révoltants. Après une enquête préliminaire, la section des agressions sexuelles retrouve le suspect en France et transmet le dossier à Interpol, vu le caractère international de l’affaire. Les autorités françaises arrêtent finalement « Fred » à Lyon, le 14 mars 2022, et il est condamné peu après pour des délits correspondant à la possession et à la distribution de pornographie juvénile au Québec, selon le SPVM. « Il se disait marié, avec deux enfants, mais c’était un homme qui vivait seul, avec plein plein plein de photos pédopornographiques chez lui », raconte Claude Dufresne. Le Longueuillois de 54 ans a reçu une mention de reconnaissance pour sa vigilance, sans laquelle le pédophile n’aurait fort probablement jamais été repéré parce qu’il n’était pas connu des autorités. « Comme ces crimes sont souvent peu, voire pas du tout dénoncés, le SPVM a tenu à souligner [son] geste », a précisé la porte-parole Anik de Repentigny par courriel. Danger, faux naturistes Au courant de l’arrestation, le président de la Fédération québécoise de naturisme se dit préoccupé par les internautes qui se prétendent naturistes afin de soutirer des photos de nudité. « Ils abusent de notre confiance », dénonce Jean-François Lapointe. « En tant que président, ma job c’est de trouver les crosseurs. Et c’est fou le nombre d’affaires pas correctes [que je vois en ligne] », soupire M. Lapointe, qui a appuyé le membre de sa Fédération dans ses démarches. Vous avez des informations à nous partager à propos de cette histoire? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs? Écrivez-nous à l’adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.