Dans ce document de 116 pages, l’Olaf demande en effet au candidat RN de restituer, à titre personnel, près de 137.000 euros, “correspondant à diverses malversations imputées par l’instance antifraude au candidat”, selon Mediapart. Sont également exposés trois autres anciens députés européens : Jean-Marie Le Pen, Louis Alio et Bruno Gollins. Le montant total requis est de plus de 617 000 euros, selon Olaf. De quoi exactement l’office anti-fraude accuse-t-il Marin Le Pen ? “C’est d’abord le détournement de ressources publiques européennes à des fins politiques nationales”, rapporte Mediapart. Citons par exemple : plus de 23 000 € d’objets promotionnels « qui semblent avoir été achetés pour la conférence FN à Lyon » en 2014 et plus de 4 000 € de bouteilles beaujolaises distribuées par Bruno Gollnisch lors de la même conférence. L’Office de lutte antifraude accuse également Marine Le Pen et Ludovic de Danne, son conseiller aux affaires européennes, de présider le groupe parlementaire d’extrême droite Europe des nations et des libertés (ENL) et de valider des demandes d’indemnisation lors d’événements festifs, qui ne sont pas liés aux mandats des députés. Selon Mediapart, Marin Lepen a répondu à Olaf qu’elle ignorait certains événements présumés et que les questions européennes avaient bien été abordées lors des événements de son parti. Ou qu’il n’a pas “vu le problème” de la livraison d’objets publicitaires au siège du parti, puisqu’”ils servent à promouvoir le député et ses idées auprès du public de son pays d’élection, dans le cas de la France”. En contact avec les médias d’investigation, l’avocat du candidat, Rodolphe Bosselut, assure de son côté que son client “ignore tout” des conclusions du rapport Olaf et qu’”il n’y a jamais eu accès”, alors qu’il est “toujours particulièrement préoccupé personne “. Elle met également en lumière un prétendu “manque d’indépendance” de cette instance européenne.