Jeunes économistes issus de divers courants de pensée, les signataires de cette tribune ont voté pour plusieurs candidats au premier tour et, comme l’ensemble des Français, ne portent pas tous le même jugement sur les résultats financiers des cinq dernières années. . Mais tout le monde s’accorde sur les grands dangers que représenterait une victoire de Marine Le Pen, pour le pays en général et pour la justice sociale et la transition écologique en particulier. Sur le plan économique, la politique budgétaire de Mme Lepen aggraverait les inégalités. Entre Français et étrangers, d’abord, qu’il y aurait une discrimination systématique au nom de la « priorité nationale », un nouveau nom pour la « préférence nationale » dont Jean-Marie Le Pen raffole. Par exemple, les allocations familiales seraient destinées uniquement aux Français afin de favoriser la politique de natalité dite « française ». Lire aussi : Marin Le Pen et l’État de droit : ce que disent les juristes du travail d’examen institutionnel
La politique de la Coalition nationale va aussi intensifier les inégalités entre les Français eux-mêmes, au détriment des plus modérés. Car, contrairement à ce que l’on voudrait croire, le programme de Mme Lepen n’est pas celui des classes populaires contre la bourgeoisie. Le candidat national du Rassemblement propose la suppression de l’impôt sur le revenu – pierre angulaire du progrès fiscal – pour tous les moins de 30 ans : une aubaine pour les plus fortunés, grands gagnants de cette réforme, les jeunes de la base qui ne paient plus d’impôt sur le revenu.

Evasion du capital et augmentation du coût de la dette

Il propose également la suppression de l’impôt sur les biens immobiliers, là encore un cadeau aux plus riches. Enfin, le candidat de la Coalition nationale propose d’exclure les successions de biens immobiliers jusqu’à 300 000 euros tous les dix ans, alors que 50 % des Français hériteront de moins de 70 000 euros de leur vivant ! Il est impossible de voir des progrès en matière de justice économique dans cette politique budgétaire. Lire aussi : Article pour nos abonnés Marin Le Pen veut gouverner par référendum en contournant le Parlement et le Conseil constitutionnel
Le programme de Mme Lepen est un mauvais contrôle. La philosophie générale est celle des allégements fiscaux généraux, de la TVA sur les carburants aux taxes de production, en passant par les cotisations patronales. Cette politique laisserait un vide dans le financement des budgets publics et sociaux, de l’ordre de 100 milliards d’euros par an. Au risque de fragiliser le modèle français de protection sociale, provoquant une fuite des capitaux et une hausse du coût de la dette. Vous devez lire 47,41% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.