• Lisez aussi : 21 victimes d’abus sexuels reçoivent 9 millions de dollars de Hockey Canada • À lire aussi : Connaissant un cas d’abus sexuel, Sport Canada n’avait pas informé le ministre Alors que des SMS et deux courts clips vidéo circulent à travers le pays, elle se dit “vulnérable et exposée”, selon une brève interview qu’elle a accordée au Globe and Mail. En avril dernier, la victime présumée visait Hockey Canada, la Ligue canadienne de hockey et huit joueurs en déposant une poursuite de 3,55 millions de dollars. Les événements auraient eu lieu lors d’un gala de Hockey Canada à Londres, en Ontario, en juin 2018. Après une soirée arrosée, il accompagnait l’un des joueurs dans sa chambre d’hôtel et consentait à une relation sexuelle. Cependant, d’autres joueurs les auraient alors rejoints et l’auraient agressée à plusieurs reprises en plus de la retenir de force dans la pièce, selon sa version des événements. En intentant une action civile, il voulait des conséquences pour les actions et une certaine responsabilité pour l’organisation. Elle ne voulait pas que son dossier soit exposé sur la place publique. Affaire rapide Hockey Canada avait rapidement accepté de régler à l’amiable un mois après la demande, grâce à l’existence d’un fonds réservé spécifiquement à ce type de poursuites. Il ne fallut pas longtemps avant que l’histoire ne devienne publique, envoyant la nation dans une spirale descendante. D’autres histoires d’agressions sexuelles ont également été révélées et le processus de traitement des poursuites a été révélé. Hockey Canada est au centre d’un scandale national. Les preuves entourant l’histoire sordide de juin 2018 éclatent depuis deux mois. Celui identifié aux initiales E.M. il avait porté plainte auprès de la police de Londres et avait coopéré à l’enquête. Mais en février 2019, la police a décidé de ne pas porter plainte. Cependant, selon les transcriptions de messages texte rendus publics, elle a déclaré qu’elle n’était pas ivre et qu’elle avait consenti à des relations sexuelles. Et dans deux courtes séquences vidéo enregistrées dans la nuit du 18 au 19 juin diffusées par les avocats des joueurs, la femme se dit aussi « consentante, aimante et sobre. » Selon les informations véhiculées, la nuit au bar s’est édulcorée avant qu’il ne se rende à l’hôtel. EM avait par la suite fait part de son désaccord avec le fil des événements par SMS avec l’un des joueurs. Pas l’endroit Pour l’avocate criminaliste Danièle Roy, ce dossier n’aurait jamais dû être exposé sur la place publique où rien n’est contrôlé. “Ce n’est pas l’endroit. Nous faisons plus de mal à la victime qu’autre chose. Tout cela devrait être fait devant les tribunaux, a-t-il dit. “Les histoires ne sont jamais rapportées correctement et complètement, car vous n’obtenez jamais la version complète”, a-t-il ajouté. D’autant plus que les affaires d’agressions sexuelles peuvent être compliquées à poursuivre en raison de règles restrictives et de préjugés favorisant la victime, estiment certains avocats de la défense interrogés. La police londonienne a rouvert son dossier et devrait accoucher d’une enquête sérieuse et complète. Bien que la jeune femme, âgée de 20 ans au moment des allégations, n’ait pas voulu créer cette tempête géante, elle n’aura aucun contrôle et sera appelée à témoigner si des accusations criminelles sont portées prochainement. Rien n’est impossible Selon l’avocat criminaliste Jean-Pierre Rancourt, rien ne doit être laissé au hasard dans ce genre de cas. « Les événements remontent à 2018. Il va falloir trouver des témoins et des joueurs pour les confirmer. Ce ne sera pas facile à prouver, mais ce n’est pas impossible. Lors des interrogatoires, les avocats doivent vraiment aller au fond des choses. » Irritée par les réactions de Hockey Canada et la stratégie des avocats des joueurs qui ont présenté des pièces à conviction vidéo, la plaignante a cherché à remettre les pendules à l’heure dans son entrevue avec The Globe and Mail. Duplicateur “Il est difficile de voir des faits partiels plutôt que des faits entiers”, a déclaré la femme, qui a passé un test polygraphique privé pour tenter de regagner sa crédibilité. Selon les résultats révélés, elle n’a pas menti sur ses déclarations et son récit des événements. Mais au Canada, cet examen ne peut être admis comme preuve devant un tribunal. Lame à double tranchant Les paroles de la victime présumée ont trouvé un écho auprès de la juge à la retraite Nicole Gibeault. “Il n’est pas clair si la vidéo publiée est représentative. Nous voyons des clips de six et 12 secondes. Vous avez besoin du contexte. Une section n’est pas facile de répondre aux questions. Elle a eu des relations sexuelles avec un homme et pas avec les sept”, a-t-il affirmé, s’interrogeant également sur l’état de sobriété de la victime. “La fiabilité de ces séquences doit être évaluée. Ce qui est certain, c’est que personne dans le système judiciaire ne se laissera berner par l’acceptation de ces pièces à conviction », a-t-il poursuivi. Le juge à la retraite a également cherché à comprendre la stratégie des avocats, notamment si des poursuites pénales devaient être engagées contre les huit joueurs. En droit pénal, ils pourraient être jugés par un juge ou un jury. “La défense s’est tiré une balle dans le pied. Présenter des séquences similaires est une arme à double tranchant. Peut-être qu’ils voulaient montrer son état mental. Mais si elle était ivre, elle ne passe vraiment pas. » Me Rancourt a également remis en cause cette stratégie alors qu’il serait préférable, selon lui, de limiter les déclarations. “Lorsque quelqu’un essaie de se justifier, la partie adverse peut l’utiliser comme preuve. S’il est publié et qu’il est faux, c’est dangereux. Toute déclaration peut être utilisée en opposition”, a expliqué l’avocat pénaliste de plus de 40 ans. Ayant coopéré avec la police, la victime a affirmé qu’elle ne rencontrerait pas les enquêteurs autorisés par Hockey Canada ainsi que ceux de la Ligue nationale de hockey.