Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé Amnesty International jeudi après-midi (4 août) de “tentative d’accorder l’amnistie à l’Etat terroriste” de Russie, après que l’ONG a accusé Kyiv de mettre en danger des civils dans le cadre de sa guerre avec Moscou. Amnesty International « rejette la responsabilité de l’agresseur sur la victime », a-t-il ajouté. Plus tôt dans la journée, le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kuleba, s’est dit “indigné” par les accusations “injustes” de l’ONG. Dans un rapport publié jeudi après une enquête de quatre mois, l’ONG a accusé l’armée ukrainienne d’installer des bases militaires dans des écoles et des hôpitaux et de lancer des attaques depuis des zones résidentielles, une tactique qui, selon elle, viole le droit international humanitaire. “Lorsque l’armée ukrainienne s’est installée dans des structures urbaines dans des zones peuplées, elle n’a ni demandé aux citoyens d’évacuer les bâtiments environnants ni aidé les civils à les évacuer, évitant ainsi toutes les précautions possibles pour protéger la population civile”, indique spécifiquement le rapport. . Des témoignages d’habitants accompagnent ce dossier, comme celui de Mykola, qui vit dans le Donbass, et explique : « Je ne comprends pas pourquoi l’armée nous tire dessus depuis les villes et pas depuis la campagne. »
“fausse réalité”
“L’attaque contre notre État est injustifiée, envahissante et terroriste. Si quelqu’un rédige un rapport dans lequel la victime et l’agresseur sont en quelque sorte placés sur un pied d’égalité, si certaines données sur la victime sont analysées et que les actions de l’agresseur sont ignorées, cela ne peut être toléré », a ajouté Volodymyr Zelensky. dans sa déclaration vidéo quotidienne. Lire aussi Céréales : trois nouveaux navires partiront vendredi d’Ukraine Dmytro Kuleba, pour sa part, a accusé Amnesty International de “créer un faux équilibre entre l’oppresseur et la victime, entre le pays qui détruit des centaines et des milliers de civils, de villes, de territoires et le pays qui se défend désespérément”. “Arrêtez de créer cette fausse réalité où tout le monde est un peu coupable de quelque chose et commencez à rapporter systématiquement la vérité sur ce que la Russie représente vraiment aujourd’hui”, a-t-il ajouté. Amnesty International a toutefois insisté dans son rapport sur le fait que les tactiques ukrainiennes “ne justifient en rien les attaques russes aveugles” qui ont frappé les populations civiles.